On enchaine le retour du ski par des diners à la maison, des diners au resto, de la célébration de 1 an avec Liz, de la célébration des 30 ans de Yohan, de l'anniversaire de Anne, pour lequel les Roulland nous régale encore d'un excellent repas chez eux, suivi d'un Anon Salon, l'un des meilleurs endroits de SF pour sortir. Ca faisait bien 1 an qu'on n'y avait plus vu de soirées.
Trop d'activités tuant les activités, je passe le reste de ces semaines à me reposer un peu et au moment de repartir de plus belle: bim! Pour la 1ère fois depuis que je suis aux US, je tombe malade… 5 jours cloué au lit! C'est l'heure de vérité, l'heure des souffrances: celles de se frotter au système de santé américain, que je savais pourri, mais je dois avouer que c'est même pire que ça…
Je commence à ne pas me sentir bien le vendredi matin: je reste donc prudemment bosser depuis mon canapé pour voir si en restant bien au chaud, ça va passer tout seul… erreur! Car me voici vraiment dans un sale état le vendredi soir! J'attends donc le samedi matin et dès la 1ère heure, je commence à faire les démarches pour trouver un médecin. La 1ère étape est de trouver quels sont les médecins agréés par ma compagnie d'assurance santé. En effet si je choisis un médecin au hasard, je devrais alors payer la totalité du prix de la consultation avec le risque de ne pas en être remboursé du tout. Ce qui jusqu'alors ne me posait pas + de problème moral que ça – même si j'ai l'habitude de ne payer qu'un euro pour être soigné, je veux bien payer la totalité des… quoi? $20? $30? de consultation. Sauf qu'il parait que c'est un peu + cher que ça.
Je me plie donc à leur système et obtiens par Internet la liste d'une quarantaine de médecins agréés: "tranquille" me dis-je confiant! Mais après en avoir appelé une vingtaine, il faut bien se rendre à l'évidence que les médecins ne travaillent pas le week-end aux Etats-Unis, tous ont un message préenregistré sur leur boite vocale disant d'appeler 911 pour les urgences… étant seulement malade, je n'estime pas nécessaire de faire appel aux urgences. A force d'insister, je trouve finalement un cabinet ouvert au sud de Mission, qui "accepte les nouveaux patients"… sinon quoi? En tant que nouveau patient, tu vas te faire foutre? (ben à priori oui!).
Je conduis donc à travers la ville dans mon état lamentable pour finalement arriver dans le sud de Mission pour m'entendre dire qu'ils allaient vérifier que mon assurance est reconnue par leur cabinet. Confiant, je leur annonce fièrement que je les ai trouvés sur le site de mon assurance santé et que c'était la raison pour laquelle j'avais fait le déplacement jusqu'à eux. Sauf que le seul médecin de service en ce samedi matin lui, au contraire de ses collègues de cabinet ne semble PAS accepter mon assurance. La secrétaire fait alors l'effort d'appeler mon assurance, qui est bien entendu elle-aussi fermée les week-ends. Aucun moyen donc de vérifier si je vais pouvoir être remboursé. C'est pas bien grave, je vais payer au risque de ne pas revoir mon argent, je suis vraiment dans un piteux état, ça vaut la dépense! Sauf que… le montant de la consultation s'élève à… $150!!!!!! Pardon? Eslecudmézoi? Qu'est-ce que vous bite? 150? Un "1", suivi d'un "5" et encore un autre "0"? C'est bien ce que vous avez dit? Non mais c'est-à-dire que j'ai juste besoin d'une prescription moi, pas d'un lustrage du colon ou d'un week-end à Hawaï… Bon à ce prix-là, je vais encore souffrir pendant 2 jours et attendre de voir un médecin à la 1ère heure lundi matin. Merci quand même d'être passé, ça va je vous dois rien pour avoir osé foulé le sol de votre cabinet?
2 jours misérables + tard, je recommence la démarche d'appeler les cabinets de ma liste, et me rend vite compte qu'il faut prendre un RDV pour se faire soigner… dans le meilleur des cas, on peut encore me prendre cette semaine… Quoi sérieux? Ca veut dire qu'aux US, il faut prévoir quand tu vas être malade environ 10 jours à l'avance, remarque c'est bien ça laisse le temps d'aller voir son banquier pour emprunter un peu d'argent pour s'offrir la consultation! Je commence également à comprendre la signification des "sick days" (jours de maladie) stipulés dans les contrats de travail ici aux US, qu'on peut également poser comme des jours de congés… je trouvais ça bizarre avant, mais ça commence à prendre du sens maintenant… "heeuuu patron, je serais malade mardi en 8 pour 3 jours. En + je sens que je suis sur le point de dégoter un RDV chez le médecin, donc c'est le moment ou jamais je fonce!".
Bon finalement, à force de faire le forcing, de faire jouer mes relations, et peut-être grâce à l'intervention divine, je finis par trouver un cabiner de médecins russes qui vont me prendre entre 2 consultations en fin de matinée. J'arrive au cabinet en avance, on me demande de remplir moult paperasses, on me fait payer: seulement la partie qui revient au patient, car le reste de la facture est prise en charge en "tiers payant" par mon assurance. Je ne paie donc que $50…
Seulement 1 heure de retard + tard, je vois le médecin, qui m'écoute vite fait, me coupe la parole pendant que je lui explique mes symptômes, + occupé par remplir d'autres paperasses qui le dégageront surement de toute poursuites judiciaires s'il s'avérait qu'il m'ait donné un traitement contre les glaires jaunes plutôt que mauves.
Bref, je sors finalement victorieux avec ma prescription à la main. Hourra! Cool, pu que la pharmacie et je peux commencer à me soigner… "pu que"!
Me voilà donc arrivé à mardi en début d'après-midi et j'arrive avec ma carte d'assurance maladie et ma prescription à la pharmacie (trouvée sur Internet sur le site de mon assurance maladie pour être sûr que cette dernière soit agréée pour les raisons que l'on connait). "oui Monsieur, très bien, quand désirez-vous vos médicaments?"… c'est-à-dire? C'était pour commencer à me soigner tout de suite si c'était possible… Puis-je? Je risque de paraitre présomptueux, arrogant et ignare en répondant "maintenant?". "Bien sûr pas de problème, vos médicaments seront prêts dans 1/2 heure". Ha bon! J'ai pas dû faire gaffe, ça devait être une prescription "sur mesure" pour laquelle ils vont préparer le médicaments eux-mêmes juste pour mon cas. Putain c'est évolué les soins aux US!
Non non, je reviens une demi heure + tard et ma boite standard de médicaments standards m'attend dans son emballage standard. Bon, soit! Peu importe, tant que j'ai mes médicaments maintenant. "En revanche… nous n'avons pas été capable de vérifier si votre assurance est reconnue, donc il va falloir payer la totalité des médicaments"… Non ne pleure pas Francky! Laissez-moi appeler mon assurance et vérifier directement avec eux. Sauf qu'il est maintenant 14h11 et que ma compagnie d'assurance sur la côte Est des US ferme à 17h (donc 14h heure de San Francisco), aucun moyen de les joindre donc avant demain… je me sens pas attendre un autre jour sans soin, je me risque donc à poser la question "c'est combien?"… seulement $50. Je paye finalement $50 de mieux et rentre finalement me soigner.
Le lendemain, j'appelle mon assurance qui me dit que je dois remplir un formulaire pour réclamer mon argent et le renvoyer avec des papiers que bien sûr la pharmacie a gardés. OK merci, c'est tout? C'est fini?
Et les US osent se définir comme pays développé? C'est honteux! Comment la santé peut elle être à ce point considérée comme un service, voire même un luxe? Et non un droit, comme en France! Justement du haut de ma culture française, j'ai vraiment du mal à accepter ce système de santé, c'est vraiment une honte, on est à la préhistoire du social!
Bon OK c'est pas nouveau, on le savait déjà, les US ne sont pas réputés pour leur système social, Francky. Sauf que c'est la 1ère fois que j'y suis confronté pour de vrai. Et ça c'était juste pour une bête maladie, j'imagine même pas comment ça se passe pour quelque chose de grave, et bien sûr je ne préfère pas savoir… honteux!
Ou peut-être suis-je seulement trop bien habitué par le meilleur système de santé du monde: la sécurité sociale française.
Bon au moins le traitement a été efficace et j'étais guéri en 5 jours… et prêt à préparer mes valises pour un autre week-end au ski ;)
Trop d'activités tuant les activités, je passe le reste de ces semaines à me reposer un peu et au moment de repartir de plus belle: bim! Pour la 1ère fois depuis que je suis aux US, je tombe malade… 5 jours cloué au lit! C'est l'heure de vérité, l'heure des souffrances: celles de se frotter au système de santé américain, que je savais pourri, mais je dois avouer que c'est même pire que ça…
Je commence à ne pas me sentir bien le vendredi matin: je reste donc prudemment bosser depuis mon canapé pour voir si en restant bien au chaud, ça va passer tout seul… erreur! Car me voici vraiment dans un sale état le vendredi soir! J'attends donc le samedi matin et dès la 1ère heure, je commence à faire les démarches pour trouver un médecin. La 1ère étape est de trouver quels sont les médecins agréés par ma compagnie d'assurance santé. En effet si je choisis un médecin au hasard, je devrais alors payer la totalité du prix de la consultation avec le risque de ne pas en être remboursé du tout. Ce qui jusqu'alors ne me posait pas + de problème moral que ça – même si j'ai l'habitude de ne payer qu'un euro pour être soigné, je veux bien payer la totalité des… quoi? $20? $30? de consultation. Sauf qu'il parait que c'est un peu + cher que ça.
Je me plie donc à leur système et obtiens par Internet la liste d'une quarantaine de médecins agréés: "tranquille" me dis-je confiant! Mais après en avoir appelé une vingtaine, il faut bien se rendre à l'évidence que les médecins ne travaillent pas le week-end aux Etats-Unis, tous ont un message préenregistré sur leur boite vocale disant d'appeler 911 pour les urgences… étant seulement malade, je n'estime pas nécessaire de faire appel aux urgences. A force d'insister, je trouve finalement un cabinet ouvert au sud de Mission, qui "accepte les nouveaux patients"… sinon quoi? En tant que nouveau patient, tu vas te faire foutre? (ben à priori oui!).
Je conduis donc à travers la ville dans mon état lamentable pour finalement arriver dans le sud de Mission pour m'entendre dire qu'ils allaient vérifier que mon assurance est reconnue par leur cabinet. Confiant, je leur annonce fièrement que je les ai trouvés sur le site de mon assurance santé et que c'était la raison pour laquelle j'avais fait le déplacement jusqu'à eux. Sauf que le seul médecin de service en ce samedi matin lui, au contraire de ses collègues de cabinet ne semble PAS accepter mon assurance. La secrétaire fait alors l'effort d'appeler mon assurance, qui est bien entendu elle-aussi fermée les week-ends. Aucun moyen donc de vérifier si je vais pouvoir être remboursé. C'est pas bien grave, je vais payer au risque de ne pas revoir mon argent, je suis vraiment dans un piteux état, ça vaut la dépense! Sauf que… le montant de la consultation s'élève à… $150!!!!!! Pardon? Eslecudmézoi? Qu'est-ce que vous bite? 150? Un "1", suivi d'un "5" et encore un autre "0"? C'est bien ce que vous avez dit? Non mais c'est-à-dire que j'ai juste besoin d'une prescription moi, pas d'un lustrage du colon ou d'un week-end à Hawaï… Bon à ce prix-là, je vais encore souffrir pendant 2 jours et attendre de voir un médecin à la 1ère heure lundi matin. Merci quand même d'être passé, ça va je vous dois rien pour avoir osé foulé le sol de votre cabinet?
2 jours misérables + tard, je recommence la démarche d'appeler les cabinets de ma liste, et me rend vite compte qu'il faut prendre un RDV pour se faire soigner… dans le meilleur des cas, on peut encore me prendre cette semaine… Quoi sérieux? Ca veut dire qu'aux US, il faut prévoir quand tu vas être malade environ 10 jours à l'avance, remarque c'est bien ça laisse le temps d'aller voir son banquier pour emprunter un peu d'argent pour s'offrir la consultation! Je commence également à comprendre la signification des "sick days" (jours de maladie) stipulés dans les contrats de travail ici aux US, qu'on peut également poser comme des jours de congés… je trouvais ça bizarre avant, mais ça commence à prendre du sens maintenant… "heeuuu patron, je serais malade mardi en 8 pour 3 jours. En + je sens que je suis sur le point de dégoter un RDV chez le médecin, donc c'est le moment ou jamais je fonce!".
Bon finalement, à force de faire le forcing, de faire jouer mes relations, et peut-être grâce à l'intervention divine, je finis par trouver un cabiner de médecins russes qui vont me prendre entre 2 consultations en fin de matinée. J'arrive au cabinet en avance, on me demande de remplir moult paperasses, on me fait payer: seulement la partie qui revient au patient, car le reste de la facture est prise en charge en "tiers payant" par mon assurance. Je ne paie donc que $50…
Seulement 1 heure de retard + tard, je vois le médecin, qui m'écoute vite fait, me coupe la parole pendant que je lui explique mes symptômes, + occupé par remplir d'autres paperasses qui le dégageront surement de toute poursuites judiciaires s'il s'avérait qu'il m'ait donné un traitement contre les glaires jaunes plutôt que mauves.
Bref, je sors finalement victorieux avec ma prescription à la main. Hourra! Cool, pu que la pharmacie et je peux commencer à me soigner… "pu que"!
Me voilà donc arrivé à mardi en début d'après-midi et j'arrive avec ma carte d'assurance maladie et ma prescription à la pharmacie (trouvée sur Internet sur le site de mon assurance maladie pour être sûr que cette dernière soit agréée pour les raisons que l'on connait). "oui Monsieur, très bien, quand désirez-vous vos médicaments?"… c'est-à-dire? C'était pour commencer à me soigner tout de suite si c'était possible… Puis-je? Je risque de paraitre présomptueux, arrogant et ignare en répondant "maintenant?". "Bien sûr pas de problème, vos médicaments seront prêts dans 1/2 heure". Ha bon! J'ai pas dû faire gaffe, ça devait être une prescription "sur mesure" pour laquelle ils vont préparer le médicaments eux-mêmes juste pour mon cas. Putain c'est évolué les soins aux US!
Non non, je reviens une demi heure + tard et ma boite standard de médicaments standards m'attend dans son emballage standard. Bon, soit! Peu importe, tant que j'ai mes médicaments maintenant. "En revanche… nous n'avons pas été capable de vérifier si votre assurance est reconnue, donc il va falloir payer la totalité des médicaments"… Non ne pleure pas Francky! Laissez-moi appeler mon assurance et vérifier directement avec eux. Sauf qu'il est maintenant 14h11 et que ma compagnie d'assurance sur la côte Est des US ferme à 17h (donc 14h heure de San Francisco), aucun moyen de les joindre donc avant demain… je me sens pas attendre un autre jour sans soin, je me risque donc à poser la question "c'est combien?"… seulement $50. Je paye finalement $50 de mieux et rentre finalement me soigner.
Le lendemain, j'appelle mon assurance qui me dit que je dois remplir un formulaire pour réclamer mon argent et le renvoyer avec des papiers que bien sûr la pharmacie a gardés. OK merci, c'est tout? C'est fini?
Et les US osent se définir comme pays développé? C'est honteux! Comment la santé peut elle être à ce point considérée comme un service, voire même un luxe? Et non un droit, comme en France! Justement du haut de ma culture française, j'ai vraiment du mal à accepter ce système de santé, c'est vraiment une honte, on est à la préhistoire du social!
Bon OK c'est pas nouveau, on le savait déjà, les US ne sont pas réputés pour leur système social, Francky. Sauf que c'est la 1ère fois que j'y suis confronté pour de vrai. Et ça c'était juste pour une bête maladie, j'imagine même pas comment ça se passe pour quelque chose de grave, et bien sûr je ne préfère pas savoir… honteux!
Ou peut-être suis-je seulement trop bien habitué par le meilleur système de santé du monde: la sécurité sociale française.
Bon au moins le traitement a été efficace et j'étais guéri en 5 jours… et prêt à préparer mes valises pour un autre week-end au ski ;)
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